L’évolution des pratiques et les profonds changements socioprofessionnels ont conduit au désintérêt des espaces riverains et de l’espace rural en général. Cette baisse d’activité n’est pas sans risque pour les riverains.
Le défaut de gestion de la végétation est le principal facteur de risque puisqu’il génère un encombrement du lit et des parcelles riveraines. Ce sont autant d’embâcles potentiels mobiles lors des épisodes de crue qui sont une menace pour les infrastructures (ponts, voiries, murs, habitations…) qu’ils peuvent obstruer ou casser. Leur transport et leur dépôt étant souvent aléatoire, leur positionnement génère souvent de nouvelles érosions.
Le manque d’entretien concerne aussi les ouvrages hydrauliques qui tendent à se dégrader tels les ponts ou les seuils. Une dégradation subite engendre de profonds changements géomorphologiques et donc des érosions que la rivière génère pour retrouver son équilibre.
Enfin, l’abandon des cours d’eau est profitable pour certaines plantes envahissantes qui colonisent les espaces riverains comme la renouée du Japon. On voit aussi se propager des pathologies sur certaines espèces végétales.
Il est important de préciser que la plupart de ces phénomènes sont subis à moindre mal par les cours d’eau. L’effet à terme est même plutôt bénéfique puisque la rivière recherche de manière quasi perpétuelle sont profil d’équilibre et s’adapte. Cependant, ces modifications ne sont pas toujours compatibles avec les activités riveraines et elles conduisent à mettre en œuvre des solutions radicales (chenalisation, confortement en génie civil, curage …) bouleversantes pour le fonctionnement du milieu naturel et à terme pénalisantes pour les riverains.
Les actions à entreprendre doivent relever dans la mesure du possible du suivi et de l’entretien des cours d’eau. Il est donc primordial d’effectuer un entretien adapté de la végétation selon les enjeux et objectifs de chaque secteur concerné. Si le site le permet, il est préférable d’opter pour des techniques douces d’aménagement qui vont aider la rivière à retrouver son équilibre (techniques végétales, reboisement). Enfin, le suivi des cours d’eau est la base de ce travail aussi bien pour vérifier l’état de la ripisylve et des infrastructures que pour l’évolution de certains phénomènes (érosions, dépôts, espèces invasives, pathologies…).
Après chaque crue, un suivi rigoureux permet à la fois d’établir l’analyse de tous ces phénomènes et l’élimination des déchets transportés par les eaux.